La maîtrise de la précision des tirs de projectiles est un des enjeux majeurs pour la communauté aérobalistique, pour des raisons de sécurité et d'efficacité en situation opérationnelle. Cela requiert une bonne connaissance de tous les paramètres qui conditionnent le vol du projectile, en particulier les coefficients aérodynamiques.
Il existe plusieurs méthodes pour déterminer les coefficients aérodynamiques d'un projectile, ces techniques étant utilisées de manière complémentaire et généralement à des stades différents du développement d'un projectile. Les calculs CFD (Computational Fluid Dynamics) autorisent, en plus de déterminer les coefficients aérodynamiques globaux d'un projectile, une compréhension locale des phénomènes physiques en jeu. Les essais en soufflerie permettent la mesure des efforts exercés sur une maquette du projectile, éventuellement en mouvement, positionnée dans une veine d'écoulement. Les essais sur champ de tir restent quant à eux un passage obligé dans le processus de caractérisation aérodynamique d'un projectile.
Dans notre étude, nous utilisons les mesures issues de champ de tir pour identifier les coefficients aérodynamiques. La méthode inverse d'identification se base uniquement sur des mesures obtenues avec un radar Doppler muni de la fonction écartométrie. Il est fait en sorte que le processus d'identification soit automatique, robuste face au bruit de mesure et puisse prendre en compte des coefficients varaiables au cours du vol. En se passant de toute instrumentation embarquée dans le projectile, nous contribuons aussi à l'objectif de réduction des coûts.
Une reformulation du modèle balistique du Point Matériel Modifié permet de rendre la méthode d'identification indépendante de toute instrumentation embarquée dans le projectile. En prenant en compte les mesures réelles issues de l'observation de plusieurs tirs, on observe que la précision des résultats obtenus est équivalente à l'existant tout en réduisant le nombre de tirs à analyser.